Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 16 juillet 2018
Formation

CNFPT et centres de gestion : les élus inquiets

Le gouvernement a fait naître un certain nombre d’interrogations chez les élus suite à des propos tenus par le secrétaire d’État chargé de la Fonction publique, Olivier Dussopt, début juillet.
Selon François Deluga, président du CNFPT et maire du Teich, qui s’est exprimé par voie de communiqué, Olivier Dussopt aurait déclaré le 4 juillet que « tous les employeurs territoriaux et les agents constatent une inadéquation entre l’offre de formation et les besoins des agents ». Ces propos sont « très surprenants », juge François Deluga, dans la mesure où les enquêtes de satisfaction menées régulièrement par le CNFPT et l’institut CSA ne vont pas du tout dans ce sens : « 86 % des agents interrogés et 81 % des élus considèrent que le CNFPT est en phase avec les enjeux des collectivités territoriales », rappelle le maire du Teich, et « l’utilité des formations suivies au CNFPT est reconnue par 90 % des agents et 95 % des élus ». La réalité semble donc « très loin des affirmations »  du secrétaire d’État. Sans nier « les marges de progression qui existent, par exemple sur la place du numérique ou la formation à distance », ni les problèmes « tels que le nombre de places parfois insuffisant sur certaines formations », le président du CNFPT s’inscrit donc en faux sur une « inadéquation »  des formations dispensées par le Centre. Il relève au passage que la question du manque de places est avant tout liée à la diminution de 35 millions d’euros sur son budget de fonctionnement intervenue en 2016, qui a contraint le CNFPT à « réduire le volume des formations délivrées ».
L’AMF s’inquiète également des propos du secrétaire d’État qui, dans un communiqué du 5 juillet, annonce vouloir « engager un chantier sur le rôle et les missions du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et des Centres de gestion (CDG), dans une logique d'efficience et pour répondre aux attentes exprimées par les employeurs territoriaux ». Chacun sait en effet ce à quoi il faut s’attendre quand un gouvernement parle de « logique d’efficience ».
L’AMF, dans un communiqué publié vendredi, rappelle « l’importance »  de ces organismes, « essentiels à la bonne gestion des 1,9 million d’agents territoriaux », et qui ont su accompagner les élus « dans la gestion de défis majeurs »  tels que la maîtrise de l’évolution des effectifs ou la mutualisation. « Les élus et les agents reconnaissent de façon très majoritaire, l’utilité et l’adéquation des formations proposées et suivies »  au sein du CNFPT, poursuit l’association, qui considère que « les offres de formation actuelles, ainsi que les évolutions engagées, sont pertinentes ». Elle en profite pour rappeler sa demande du rétablissement à 1 % de la cotisation obligatoire.
Quant aux centres de gestion (CDG), l'AMF estime qu'ils assument « des missions indispensables pour le recrutement et la gestion des agents territoriaux »  et bénéficient d’une « expertise reconnue » : « Financés par les employeurs territoriaux et organisés sur des principes de péréquation et de mutualisation », CNFPT et CDG sont « des partenaires privilégiés, œuvrant aux côtés des communes et des EPCI pour renforcer et moderniser les services publics de proximité. » 
L’AMF affirme son « soutien »  à ces établissements et souhaite voir leurs missions « confortées ».
Reste à savoir ce que le gouvernement a en tête sur ces questions et si, après le débat en cours sur les emplois fonctionnels et le statut, il souhaite jeter un nouveau pavé dans la mare en matière de gestion de la fonction publique territoriale.
F.L.

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